Washed Out en interview"This Cheezy Thing That Was Untouchable."
Diffuseur
Le Drone
Date
Aout 2010
Réalisation
Clément Mathon
Résumé
Il a fait en un été et sans le vouloir, ce que certain cherchent à accomplir toute leur vie: être désigné comme l’un des créateurs d’un genre musical!
En 2009, Ernest Greene est un étudiant fauché en fin de parcours universitaire, qui boucle ses fins de mois en travaillant dans une bibliothèque. Sans véritable plan de carrière et le moral dans le rouge, Ernest retourne bon gré mal gré chez papa et maman pour faire le point, dans sa petite ville de Perry en Georgie, à 150 Kms au sud d’Atlanta. Enfermé dans sa chambre avec un sampler, un synthé et un micro, il soigne sa petite déprime en enregistrant “Life Of Leisure” (“Une Vie Oisive”, en V.F.): une sorte de revisite décomplexée du soft-rock 80′s désignée par les bloggers comme la pierre fondatrice du courant “chillwave”, dont le parrain historique serait le roi de la pop lo-fi Ariel Pink.
En quelques semaines, les interwebs s’emballent notamment grâce au blog texan Gorilla VS. Bear qui se fait déjà le relai d’une nouvelle scène, avec en tête de pont Neon Indian, Toro Y Moi, Memory Tapes, et Washed Out! Là-dessus, le très sarcastique auteur de hipsterrunoff.com se jète à l’eau et lance une vague définition pour la “Chillwave”: je ferais bien d’appeler ça “Chillwave” à l’avenir […] ça sonne comme une musique de fond jouée sur une vielle VHS qui traînait dans le grenier depuis les années 80.
Et pour cause, parmi les multiples références inavouables d’Ernest, on retiendra celle au tube ultra cheesy de l’Italien Gary Low de 1983, “I Want You”, dont son morceau ”Feel It All Around” reprend le thème quasiment à l’identique.
On l’a donc bien compris, la chillwave c’est une représentation largement fantasmée des 80′s, entre souvenir de vacances, et nostalgie romantique. Une esthétique qui semblait jusqu’alors impossible à ressortir des cartons, aujourd’hui exhumée sans retenue par un garçon qui cherchait simplement un moyen de se remonter le moral. Le plus drôle, c’est que ça marche.