Perc en interview"It's Not Like I'm Standing There With An Accoustic Guitar."
Diffuseur
Le Drone
Date
Octobre 2014
Durée
6′
Réalisation
Lucie Monpontet
Résumé
Interviewer Alistair Wells, c’est d’abord réfléchir à comment la techno peut, en 2014, être porteuse de sens, notamment politique alors même que de son propre aveu, elle est aussi et dans la plupart des cas, perçue comme un exutoir fonctionnel pour les amateurs de sensations fortes. Pourquoi, alors, persister à vouloir à tout prix accompagner ses deux albums Wicker and Steel et The Power and The Glory, respectivement une critique à peine voilée de la religion et une autre de la politique menée par le gouvernement actuellement aux affaires en Grande-Bretagne, un sous-texte qui, toujours de son propre aveu, ne touchera surement qu’une infime partie des auditeurs ?
Questionner Perc n’apporte évidemment pas de réponses aux questions précédentes mais nous amène à une réflexion d’un genre rare: on peut être, en 2014, un artiste producteur d’une musique qui plait à l’oreille et produire dans le même temps du jus de cerveau intelligible et intelligent sans pour autant se défaire de son aspect divertissant (on parle ici du divertissement comme il a été défini par Pascal), on peut marier sans en faire des caisses l’amusement et la réflexion. Alistair a trouvé un exutoire, le canal pour exprimer ses colères, dans la production, dans la création de son label Perc Trax, mais il ne revient pas sur le fait qu’il peut exister ailleurs, parfois sur une piste de danse où l’on peut s’oublier.
Ne nous méprenons pas, les colères d’Ali Wells ne sont en aucune manière différentes de celles du citoyen anglais politisé : sa famille n’est pas une famille de révolutionnaire, il sort d’une école religieuse dans un très petit village du sud de l’Angleterre, rien dans l’histoire qu’il nous a raconté ne sent la revanche sociale, la colère des oubliés, les revendications du jeune contestataire. Et c’est probablement ce qui rend Perc et sa musique si proches et attachants, il pourrait être nous, parce qu’il est animé des mêmes angoisses, des mêmes indignations.