Mondkopf en interview"Cette Culture Du Bonheur."
Diffuseur
Le Drone
Date
Mai 2014
Durée
6′
Réalisation
Louis Vial
Résumé
De son propre aveu gêné devant nos caméras (dans ces rush auxquels vous n’aurez jamais accès), Paul Régimbeau a du mal à s’exprimer. Fragments de phrases balbutiés, mots tremblotants et formules hésitantes, telle est la touchante routine mondkopfienne en interview. Mais, premièrement, on aimerait bien vous y voir, et deuxièmement, malgré ses évidentes lacunes en punchlines et l’épais brouillard qui occupe son esprit quand il s’agit d’expliquer sa musique, Mondkopf est certainement l’un des artistes les plus transparents et transmetteurs d’émotions brutes de la jeune garde électronique.
Il suffit de prêter l’oreille à quelques mesures de son album Hadès pour être absorbé par son sens prononcé de l’épique, son hermétisme au dogmatique second degré, et comprendre en une poignée de “kicks en béton armé” que Mondkopf a fait de son spleen terrestre un moteur à explosions pour accoucher de ses déflagrations soniques.
Originaire de la banlieue toulousaine, Mondkopf commence la musique comme un ado curieux évoluant normalement à l’aube du XXIe siècle: en découvrant la MAO, Organ Donor de DJ Shadow et le roster des stars de l’electronica estampillées Warp. Après quelques années passées à bidouiller ses logiciels crackés, et une ou deux complications familiales plus tard, pour rester pudique, Paul Régimbeau part s’installer à Paris où son electro naïve est entre autres adoubée par Fluokids, le blog star de l’époque où les blogs étaient des stars. Autres temps, autres moeurs, ce qui s’apparenta un jour à une consécration pourrait désormais être considéré comme un début en forme de balle dans le pied. Il n’empêche que c’est à cette époque que Mondkopf entame sa prolifique discographie en sortant ses deux premiers albums, Un été sur l’herbe (2008) et Galaxy Of Nowhere (2009).
Puis enfin, naît le Mondkopf que l’on connaît et suit assidûment; celui qui plonge dans les méandres du métal extrême et prend le parti de la noirceur dès la sortie de son Rising Doom, troisième LP au titre évocateur. A la tête du label In Paradisum, le bonhomme occupe, au même titre que Vatican Shadow ou Kangding Ray, une place de choix dans la techno big room à tendance dépressivo-bruitiste et convoque des centaines de fidèles à chacune de ses grand-messes aux line-up bien représentatifs du genre. Pour autant, ne vous y trompez pas, l’âge adulte n’a pas pointé le bout de son nez et Mondkopf écoute et pratique plus que jamais la musique en éternel adolescent: avec candeur et passion.