Ty Segall en interview"Sex, Drug, Or Something Far Stupider."

Diffuseur
Le Drone

Date
Janvier 2013

Durée
8′

Réalisation
David Pais

Résumé
C’est un fait assez rare ces derniers le temps pour le souligner, Ty Segall n’est pas sur Internet. Sa page officielle Facebook et son compte Twitter ne délivrent aucune info, on ne connait pas le menu de son déjeuner via Instagram et on ne profite pas de son “mood” artistique du moment via quelque Tumblr que ce soit. On n’avait plus l’habitude.
Et pourtant, nous autres vampires excavateurs de l’information digitale, semblons constamment courir après cet archétype d’artistes qui d’une certaine manière nous avons contribué à faire disparaitre.
Ty Segall regrette le temps du Rock Religion ou les groupes existaient par leur musique et leur imagerie et non par des photos persos de leurs salles de bain. Cette époque révolue où l’adolescent à l’imaginaire très sollicité fantasmait sur l’identité secrète de Kiss ou Ziggy Stardust, se questionnait sur la part d’humanité chez les robots de Kraftwerk ou l’entraînement paramilitaire des danseurs de Public Enemy. Et puis il y a eu l’Internet, la démystification. L’adolescent arrache de son mur le poster de Ziggy Stardust et suit sur Twitter les déboires de Diplo avec le room service de son hôtel.
Ty Segall, lui, se contente de faire des disques. Ty, c’est son vrai prénom, le même qu’un petit personnage de bd que son papa avait l’habitude de dessiner. On sait qu’il a grandi les pieds dans l’eau à Laguna Beach, CA (Capitale du LSD dans les 60’s et fief du Dr Thimoty Leary) puis s’est installé à San Francisco, où il a cotoyé son mentor / idole / compagnon de route John Dwyer de Thee Oh Sees. En étudiant la discographie du blondinet, on note la même volonté que Dwyer à s’affranchir peu à peu de la chapelle Garage. Trop limitée peut-être, répétitive sûrement.
Donc Ty Segall va piocher dans un peu tout ce que le rock compte d’iconique et court après ce parfum d’âge d’or évoquée plus haut (on y compte pêle-mèle Black Sabbath, Grateful Dead, Nirvana, etc.) en gardant inlassablement l’oeil dans le rétroviseur. Totalement hermétique, de son propre aveu à la “nouveauté” dans ce qu’elle a de plus médiocre, Segall se sert d’une pléthorique discographie (un album par an sans compter les multiples side-projects) comme barricade face aux sons modernes, les groupes modernes, les fans modernes.
Et à en voir la dévotion du public du BB Mix cette année qui comme nous, savent au final peu de choses sur le bonhomme, il a toutes les raisons de garder le mystère et n’exister que par sa musique.