The Death Set en interview"Sink Or Swim."

Diffuseur
Le Drone

Date
Mars 2011

Durée
7′

Réalisation
Thomas Rozec

Résumé
On a bien cru qu’on ne les reverrait jamais. Lorsqu’à la toute fin de l’année 2009, on apprenait la mort de Beau Velasco, co-fondateur, guitariste et songwriter de The Death Set, l’avenir du groupe hystéro-electro-punk paraissait plus qu’incertain.
Près de deux ans plus tard, la bande a tenu bon, et revient même avec un nouvel album, Michel Poiccard, du nom du personnage incarné par Bébel dans le culte A Bout de Souffle de Godard (que les membres de The Death Set admettent n’avoir jamais vu en entier, faut pas non plus déconner).
Histoire d’être sûrs de ne pas passer à côté tant qu’il est encore temps, vous imaginez bien qu’on a sauté sur l’occasion de les rencontrer dès que possible. Tandis que son camarade Dan, guitariste de son état, se faisait tatouer le logo de Black Panda – première incarnation de The Death Set menée par Velasco (ci-contre) en Australie -, et que nos camarades de Noise attendaient patiemment leur tour, Johnny Sierra, frontman aussi affable qu’épileptique, revenait avec nous sur le parcours et les galères de son groupe.
A la mort de Beau, deux choix s’offraient à nous“, expliquait-il. “Soit nous mettions un terme au projet, et nous nous enfoncions dans toute cette horreur et cette tristesse, soit on reprenait le dessus et on faisait du groupe une célébration de tout ce que nous avons accompli avec Beau. C’est dur, bien évidemment, et d’ailleurs, lorsque les gens nous demandent ce qui me plaît dans le nouvel album, je réponds que c’est qu’il soit terminé“.
Rien d’étonnant donc, qu’à s’être fait ainsi rattraper par les aléas de la vie, The Death Set ait décidé de lever un peu le pied sur l’énergie spazz. Bon, certes, le premier single de Michel PoiccardSlap Slap Slap Pound Up Down Snap, est un pur concentré de nervosité, façon simili-Beastie Boys circa ’94.
Certes, en live, ils persistent à se taillader les bras, à tenter des reprises foireuses de Territorial Pissings ou à faire monter la moitié du public sur scène. Mais ils ont également opté pour des changements de régime.
On est un peu fatigués”, reconnait Sierra, “mais ça fait partie du truc, et ça aurait été stupide, de toute façon, de refaire le même album. Donc, on a décidé d’inclure des variations, de ne plus être à 100% en permanence. Il faut dire qu’on ne rajeunit pas non plus !
Même s’ils sont encore loin de la chaise roulante et des couches Confiance, il est vrai qu’ils n’ont pas chômé depuis le début des 00′s. Originaires de la Gold Coast australienne, Velsaco et Sierra se rencontrent autour de Black Panda, donc, et embarquent pour une tournée avec un autre duo, les New Yorkais de Japanther. C’est la révélation: ils veulent vivre cette vie-là, sur la route, enchaîner les concerts et ne plus rien faire d’autre. “Sauf qu’en Australie, il faut prendre l’avion en permanence, il n’y a qu’en Europe ou aux States que tu peux enchaîner 30 dates d’une traite, c’est pour ça qu’on est partis“, explique Sierra.
La paire prend un aller pour NY, puis Baltimore, enregistre des EPs, puis un LP (Worldwide, en 2008), retourne à New York, signe chez Counter (subdivison de Ninja Tune), change douze mille fois de line-up et tourne, à sa plus grande joie, sans cesse. Le reste, comme on dit, is history. Comme le soulignait Sierra lui-même, en guise de conclusion: “Si c’était à refaire, est-ce que je referais tout de la même façon ? Ce n’est pas sûr, mais en tout cas on s’est bien marrés“.