J.C. Satàn en interview"C'est Bien Que Tu Fasses La Bouffe Aussi."

Diffuseur
Le Drone

Date
Novembre 2012

Durée
9′

Réalisation
Clément Mathon

Résumé
“La débauche sensible des J.C.Satàn replace le curseur à la hausse en France, fessant sa grande bourgeoise de capitale, et vomissant allègrement sur son rock éculé de fashionistas à sacoche”. Je vous laisse condamner le narcissisme de cette autocitation, mais c’est ainsi nous concluions déjà, il n’y a de ça que quelques lunes, notre chapitre sur les Bordelais, à l’occasion de la sortie de leur troisième long format, Faraway Land.
Nous n’en avons pas appris beaucoup plus sur le groupe avec notre interview, mais avons passé un excellent moment, d’abord à rectifier quelques erreurs biographiques distillées sur la toile (une seule des deux Italiennes est vraiment italienne, l’autre est argentine, ok), mais surtout à boire les récits de chevaliers et de dragons de Paula Scassa (chant), d’Alice Ronzini (basse) et d’Arthur Laregle (guitare).

Sans grande surprise donc, le groupe se défend d’être un groupe de garage, alors qu’il en porte tous les attributs. Lui voilà un point commun avec la cuvée débraillée 2012 dont il partage l’affiche, de Thee Oh Sees (notre interview ici) à Ty Segall bien sûr, mais aussi avec les Français qui se frottent déjà les mitaines de la place qui va leur être offerte dans les tops10 de fin d’année (on prend les paris?). On se répète un peu, mais les Satàn ont bien grandi dans les concerts des Sonic Chicken Four, de Magnetix et de la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est. Et les voilà désormais qui grandissent au sein de leur propre famille, dont les raouts se font de plus en plus fréquents (cf. la superbe nuit garage Sale et Sauvage à Mains d’Oeuvres), et les porte-voix de plus en plus crédibles.
La question qui nourrit les débats ici, c’est pourquoi? Après tout, cette révolte absurde dure depuis presque 50 ans, enterre les grands noms de la pop, et perdure, se défendant bien d’un présupposé nostalgique, allant même jusqu’à se réclamer d’une certaine avant-garde.
“C’est pas un style, c’est une attitude, y’aura toujours des énervés pour faire du bruit” commente Arthur, guitariste chez Satàn (mais aussi chez les Cranes Angels, Meatards, Polar Strong, Fatals…). Certes. On comprend surtout après notre petit sujet, que ce soit-disant garage est surtout, et toujours, le refuge de belles gueules aux histoires profondément humaines, rêvant d’amour et de ténébreux chevaliers. Et ça, c’est effectivement pas prêt de changer.