Mac DeMarco en interview"Making A Jackass Out Of Yourself."

Diffuseur
Le Drone

Date
Décembre 2012

Durée
9′

Réalisation
David Pais

Résumé
Disons le d’emblée, on est passés à côté de Mac DeMarco. N’eurent été d'”incessants plaidoyers” de la part de la petite bande de prescriptrices et prescipteurs qui nous entoure, il n’aurait même probablement jamais quitté la zone grise des artistes pas écoutés, pas tout à fait oubliés, promptement catalogués “sans grand intérêt”.
Car ce qu’on a entendu au premier abord chez Mac DeMarco, c’est un Ariel Pink soft, un énième indie-folkeux-rockeux qui tombe avec plus ou moins de passion dans la faille soft rock (celle qui va du grandiose Aja de Steely Dan aux sons de guitare infernaux du Brothers in Arms de Dire Straits). Et puis précieusement attifé dans ses chemises à carreaux trop grandes pour son corps chétif, le Montréalais d’adoption avait l’air de croire dans le rock comme on croyait autrefois aux études de chirurgien dentiste, et d’ériger la légendaire gaucherie de l’Indie US canal historique (Jad Fair, Daniel Johnston et tout ça) en totem total à vénérer, en partition à rejouer à la perfection.
Dans sa chronique de Rock and Roll Night Club, son premier EP, Evan Minsker de Pitchfork (tu connais?) évoquait des “méta-blagues” qui excluaient le monde entier excepté DeMarco lui-même, et le plaisir que l’auditeur pouvait trouver depuis l’autre côté; on y a entendu du bizarre un peu gratuit, du creepy prêt-à-avaler. Mais vu l’engouement un peu dément des gens autour de 2, son premier album solo, on s’est dit qu’on s’était peut-être un peu plantés.
En grands professionnels, on est donc allés l’interroger, histoire au minimum de voir par nous-même ce qui pouvait bien justifier sa présence au catalogue Captured Tracks (l’auberge espagnole la plus hype du moment) et se cacher derrière le point nommé sur lequel Mac Demarco avait bien pur tomber en cet automne désabusé.
On y a découvert un fan de Jonathan Richman et Harry Nilsson, une anti rock star qui joue à la perfection le rôle de la normalité. Sur scène surtout, on a découvert un performer débonnaire et assez formidable, un petit maître du potache capable de mettre dans sa poche tout le monde avec un bon bruit de pet et de tout, tout, tout se faire pardonner.
La première question qu’on lui a posée, c’est “A quel moment les conneries prennent le pas sur la musique?“. Signe des temps, signe des doutes qui nous assaillent: je ne crois pas que quiconque ait jamais pensé à poser la question à Jonathan Richman.
PS : désolé pour la traduction des blagues du bassiste sur scène, elles sont intraduisibles.